Les prix du gazole et du super dépassent les niveaux de l’époque des Gilets jaunes. Le superéthanol E85 augmente, lui aussi, mais il conserve l’avantage d’une taxation nettement inférieure. Forcément, il connaît un succès fulgurant.
Les records de prix à la pompe offrent une singulière caisse de résonnance à l’argument massue du superéthanol E85 : son prix au litre diablement tentant. Ce supercarburant mélangé à de l’alcool d’origine végétal (jusqu’à 85 % en été, mais plutôt 65 % en hiver) s’affiche en moyenne à 0,75 euro le litre, quand le supercarburant SP95-E10 (jusqu’à 10 % d’alcool) est vendu en moyenne au prix de 1,73 euro le litre (source : ministère de la Transition écologique). Sur un an, la hausse du super était de 21 %, quand celle du gazole atteignait les 26 %, pour atteindre le prix au litre de 1,66 euro.
Pas étonnant, en ces conditions, que le superéthanol E85 enregistre sur l’année 2021 une hausse de 33 % de ses ventes en France. Cette envolée ne s’explique pas juste par l’augmentation continue du nombre de pompes qui délivrent ce carburant en station (+ 18 % en 2021, pour 2.725 stations-services). Elle s’explique surtout par le fait que, dans un contexte de flambée des prix du super E10 et du super E5, le superéthanol E85 augmente moins vite. Résultat, l’écart de prix se maintient et la promesse d’économie se vérifie. Même à 75 centimes le litre en ce mois de janvier 2022 (quand il était aux alentours de 68 centimes un an plus tôt), le E85 reste moitié moins cher environ que le super E10.