Les automobilistes se sont massivement rués sur les biocarburants, l'an passé, et le litre d'essence et de gasoil tutoyant à nouveau les deux euros, il est probable que ce mouvement se poursuive cette année. Un chiffre, révélé ce mardi par la Collective du bioéthanol, qui regroupe les entreprises de la filière, illustre cet engouement : les ventes de superéthanol ont augmenté de 83 % l'an passé.
Par rapport à la consommation de carburants ordinaires, l'éthanol demeure très marginal. L'E85 ne représente que 6,5 % des essences distribuées. Les ventes de voitures neuves capables de circuler avec de l'E85 ou du sans-plomb E95 - dits flexfuel - sont elles-mêmes une goutte d'eau dans le total des immatriculations, 35 000 parmi 1,5 million de véhicules. Et les conversions d'automobiles à l'éthanol par l'ajout d'un boîtier spécifique n'ont porté que sur 85 000 autos sur des dizaines de millions en circulation en France.
Mais il y a douze mois, la part de ce biocarburant n'était que de 4 % ; elle a été multipliée par 1,5, elle est même montée à 7,4 % en décembre 2022. 553 stations supplémentaires distribuant l'E85 ont porté leur total à "près de 3 300", indique la Collective du bioéthanol, soit près de 40% des stations françaises. Pour ne citer que lui, FlexFuel energy development, l'un des principaux installateurs de boîtiers E85, a enregistré une "croissance de 234% de ses installations", soit 53 902 véhicules équipés en 2022 (sur un total de 85 000, rappelons-le). Le parc français en compte désormais 301 000 et Ford peut s'enorgueillir d'avoir vendu à lui seul 32 000 dès 35 000 voitures neuves flexfuel, l'an passé, soit 80% de ses ventes de véhicules particuliers.