Le buggy hybride électrique et bioéthanol engagé par Airbus et Biomotors s’est distingué au Dakar

6 février 2024

Engagé sous le nom des « Tigres du Désert » avec le soutien d’Airbus et de Biomotors, le prototype SSV buggy hybride électrique et bioéthanol (E85) a pris la deuxième position de la catégorie Mission 1000, dédiée aux carburants alternatifs sur l’édition 2024 du Dakar.

Si la catégorie automobile du Dakar 2024 a été remportée par le duo espagnol composé de Carlos Sainz et Lucas Cruz avec Audi Sport, celle de la Mission 1000 était particulièrement suivie par les entreprises spécialisées dans les carburants alternatifs. L’une d’entre elles n’est autre que Biomotors, connue en France pour son boîtier BIOFleX permettant de faire carburer un véhicule essence au bioéthanol et donc de considérablement réduire ses émissions de particules polluantes. En partenariat avec Airbus, Biomotors a engagé un prototype SSV buggy hybride électrique et bioéthanol (E85) dans la Mission 1000 du dernier Dakar. Un large succès puisque le bolide piloté par Jean-Michel Paulhe et son copilote Gauthier Gibert, deux employés du constructeur aérien européen, a terminé deuxième de la catégorie.

« On n’a fait qu’un rallye-raid dans notre vie, c’était un petit au Maroc. Quand on est revenu du Maroc, on s’est dit qu’on allait tenter de taper encore plus haut avec le Dakar et essayer de faire ça avec un véhicule propre. Quand on compare un véhicule SSV, nous sommes à peu près 90 % d’empreinte carbone de moins qu’un véhicule T3 ou T4 qu’on peut avoir en rallye aujourd’hui », précisait en amont de la compétition le pilote. Sur la base d’un CAN-AM MAVERICK X3XRC 2019, le buggy dispose donc d’une motorisation électrique, utilisée sur le bivouac et dans les zones à vitesses réduites, couplée à celle thermique carburant au Superéthanol-E85. L’hybridation prend alors le dessus lors des spéciales.

Excellente vitrine pour la conversion au bioéthanol

Une excellente publicité pour Biomotors, qui a utilisé un boîtier BIOFleX identique à celui proposé pour les voitures particulières. L’entreprise française avait activement milité auprès de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) pour obtenir l’agrément de l’éthanol en tant que carburant reconnu dans les compétitions. Chose obtenue il y a deux ans, et entrée en vigueur en cette année 2024. Les performances du boîtier de conversion dans la catégorie Mission 1000 du Dakar devraient lui permettre de s’exporter à d’autres rallyes. Jean-Michel Paulhe et Gauthier Gibert pourraient d’ailleurs être tentés de poursuivre l’aventure, eux qui n’avaient participé jusqu’ici à une petite épreuve en 2021. Le duo tricolore a remporté deux spéciales au Dakar en janvier.

Au total, dix personnes ont participé tout au long de l’année dernière pour permettre au véhicule engagé sous le nom des « Tigres du Désert » d’être performant pendant la mythique compétition en Arabie Saoudite. « Le Dakar est à la fois un laboratoire pour les professionnels et une vitrine importante pour le grand public car certaines personnes ont, encore aujourd’hui, besoin d’être rassurées sur les questions de fiabilité, de performance et de durabilité liées à l’utilisation du Superéthanol-E85 », rappelle, après la course, Alexis Landrieu, le fondateur de Biomotors. « Nous avons fait la démonstration de l’expertise acquise en matière de motorisation utilisant le bioéthanol, de la pertinence de la solution hybride électrique plus boîtier E85 et de ses performances de consommation, la partie électrique ayant totalement compensé la surconsommation induite par l’éthanol », conclut-il.

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