L’ARGUS : LE PASSAGE AU BIOÉTHANOL NOUS A FAIT ÉCONOMISER 600 €/MOIS

26 avril 2018

E85 : « LE PASSAGE AU BIOÉTHANOL NOUS A FAIT ÉCONOMISER 600 €/MOIS »

 Le parc de Toyota hybrides de la société Raoux roule exclusivement au superéthanol E85. Celà permet d'économiser chaque mois 600 € par véhicule par rapport au diesel.

Avec leur légalisation, le marché des boîtiers permettant de rouler au Superéthanol E85 (un biocarburant vendu 0,69 €/l) va décoller. Mais certains roulent déjà depuis longtemps avec ce type d'installation. Et les résultats sont séduisants.

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Jean-Michel Barzan est le patron d’une société de transport sanitaire et taxis. Depuis 2013, il a commencé à convertir sa flotte à l’hybride puis à l’éthanol avec des boîtiers fournis par Biomotors, un fabricant de sa région.

 

« À chaque fois que nous remplacions un diesel, c’était par un hybride Toyota et nous l’équipions dans la foulée d’un boîtier E85. La première voiture a été une Toyota Prius 3. Et comme l’expérience a été concluante, alors nous avons poursuivi dans cette voie »

L’opération n’était encore pas « légale » mais aucun véhicule n’a jamais eu de problème au contrôle technique et l’entrepreneur a pris soin de prévenir son assurance de l’ajout de ces boîtiers. Elle a accepté, par courrier, de préserver les garanties car la puissance des véhicules n’avait pas été modifiée par ces adaptations. Aujourd’hui, la société possède 38 véhicules fonctionnant au E85. Toutes des voitures du groupe Toyota avec des Prius 3 et Prius 4, des Auris 2 et deux Lexus.

Cette abondance a même poussé Jean-Michel Barzan à faire installer une pompe d’éthanol dans sa société :

« Il fallait que ce soit pertinent car c’est un investissement conséquent d’environ 100 000 €. Mais aujourd’hui, le carburant ne nous coûte que 0,48 €/l hors-taxes. Il serait encore moins cher si nous étions dans le Nord à proximité des lieux de production de l’éthanol… »

Depuis, l’ensemble de la flotte ne roule, sauf rares exceptions (des convoyages longue distance), qu’au Superéthanol E85.

La protection de l'environnement est le cheval de bataille des Transports Raoux dans le Gard, d'où le choix quasi exclusif de véhicules hybrides et, plus récemment, du passage à l'éthanol de ces voitures.

Un coût sans concurrence

Depuis qu’elles sont équipées à l’éthanol, les voitures hybrides de Jean-Michel Barzan ont parcouru plus de 4 millions de km sans aucun problème : « Nous avons même une Auris qui affiche plus de 350 000 km au compteur et elle roule comme au premier jour ».

Son boitier éthanol a déjà permis à cette Toyota Auris hybride d'économiser 15 000 € de carburant.

Côté entretien, la facture est, de fait, beaucoup moins salée qu’avec des diesels : « Nous ne faisons même qu’une vidange tous les 30 000 km, ce qui est le double de la préconisation de Toyota ». Malgré le passage à l’éthanol E85, les consommations sont restées très basses : 6 l/100 km de moyenne pour les Prius 3 et 5,5 l/100 km pour les Prius 4. Même la Lexus IS 300 h, forte de 224 chevaux, se contente de 6,5 l/100 km.

« Le passage du diesel à l’hybride Flexfuel nous a fait gagner, sur le long terme, 600 €/mois par véhicule ! »

Plus de 353 000 km au superéthanol E85... et sans panne !

De nombreuses entreprises feraient bien de s’inspirer de cette expérience maintenant qu’elle va pouvoir se faire en toute légalité. Précisons que, comme le gazole, la TVA sur le E85 est récupérable à 80 % pour les sociétés et que, contrairement au diesel cette fois, les valeurs résiduelles des voitures hybrides sont en hausse. Les accros du TCO (coût total de détention) ferait bien d’y penser.

Jean-Michel Barzan n’a qu’un regret :

« Aujourd’hui, il n’existe pas d’utilitaire essence à part le Volkswagen Transporter qui écope de 10 500 € de malus. Nous devons donc continuer à utiliser des diesels pour nos gros véhicules. Un hybride essence serait idéal ou, à défaut, un modèle Flexfuel d’origine. Je garde espoir… »

BILAN

L’expérience de Jean-Michel Barzan devrait apaiser les craintes de ceux qui hésitent à équiper leurs véhicules d’un boîtier E85 : pas une panne après plus de 4 millions de km parcourus et un coût total beaucoup plus faible qu’avec un diesel. Les entreprises dont les parcs automobiles sont diésélisés à 85 % devraient aussi méditer sur cet exemple.

Par Jean-Luc Moreau
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